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Le piratage existe depuis toujours mais jusqu’aux années 90, il était indolore pour les Majors du secteur des films et des séries (ces majors que nous appellerons également CARTEL). Il était donc admis que l’on pouvait partager des films et des séries sans que cela entraîne une condamnation pénale ou même pire, une privation de nos droits. 📼

Seulement, l’arrivée d’internet a fait bouger les choses et a révolutionné notre manière de partager les films et les séries.

Pour autant, pourrait-on dire qu’Internet est responsable de l’explosion du piratage ? Bien sûr que non, ce serait trop facile et surtout, le moyen n’est jamais la cause !

Pourquoi le « piratage » s’est-il généralisé ?

D’ailleurs, l’histoire ne fait que se répéter… Le partage massif de culture a toujours été lié à des ruptures technologiques (l’écriture, l’imprimerie, etc.).

Et tout comme le gouvernement l’avait fait avec la radio, le Cartel a vite pointé du doigt le partage massif des films et des séries avec l’arrivée d’Internet. Ce partage, devenu une menace, devait rapidement être rendu impopulaire ; alors quoi de mieux que d’appeler un partage du piratage, histoire de semer dans l’inconscient que le partage est le mal ?

Ok, le sujet qui nous intéresse est celui des films et séries. Pour autant, ce n’est pas ce secteur qui a été le 1er impacté par le partage à grande échelle. En effet, pour des raisons de barrières technologiques à l’entrée plus complexes, il a été protégé plus longtemps que sa grande sœur, la musique.

Pour cette raison-là, arrêtons-nous quelques instants sur l’industrie du disque et notamment sur la naissance de NAPSTER, service pionnier dans le partage illégal de la musique en ligne. 📀

À l’origine, Napster permettait le partage de fichiers en pair à pair. Le service s’est spécialisé dans le partage de fichiers audio, en particulier de fichiers musicaux généralement encodés au format MP3.

Napster n’était pas le premier, mais la facilité à y trouver et à y télécharger des fichiers musicaux et, qui plus est, gratuit, l’a vite rendu très populaire.

Profitant de son succès, Napster a rapidement pris la forme d’une société « officielle » pour tenter de monétiser son offre. Mais elle n’a jamais réussi à négocier les licences d’exploitation des catalogues de musique auprès des maisons de disques.

Sourdes et obstinées, les majors ont refusé catégoriquement d’ouvrir le dialogue et, ont déclenché, en 2001, la mise à mort de Napster. Ainsi, l’industrie du disque mettait alors une croix sur 26 millions d’utilisateurs mensuels (80 millions d’inscrits), qui étaient autant de clients potentiels. ☠️

Seulement, en tuant Napster, la filière de la musique a ouvert la boîte de Pandore. De nombreux clones proposant, eux aussi, des contenus illégaux prirent la place laissée vacante (Gnutella, Freenet, Kazaa, LimeWire, Scour, Grokster, Madster, eDonkey2000, etc…), avec, pour certains, une architecture décentralisée, ce qui les a rendus beaucoup plus difficiles à contrôler.

Et cela n’a pas été sans conséquence pour l’industrie du disque, qui n’a pas eu d’autre choix que de concéder le droit de télécharger de la musique en ligne. 🥳

Voulant, malgré tout, garder une main mise, elle décida d’encadrer ce droit par un système de contrôle appelé le DRM. Mais son entêtement à vouloir imposer son contrôle sur le marché de la musique s’est, une nouvelle fois, retourné contre elle. 🔐

En effet, une entreprise y a vu une opportunité incroyable : Apple.

Apple s’est positionnée avec un nouveau produit, l’iPod, qui intègre un système de DRM uniquement compatible avec les produits Apple. Du coup, seuls les iPods sont capables de lire les contenus achetés sur l’iTunes Store.

L’iPod permet à Apple de prendre rapidement une position dominante sur le marché de la musique en ligne via l’iTunes Store.

Le succès de l’iPod est tel que plus aucune boutique de musique en ligne ne peut ensuite prétendre au succès commercial sans proposer des fichiers musicaux compatibles avec l’iPod. L’iPod représentait aux US 92% des ventes de baladeurs numériques à disque dur et 70 % du marché total.

En janvier 2007, Apple annonçait un chiffre d’affaires record de 7,1 milliards d’US $ pour son premier trimestre fiscal, dont 48 % résulte des ventes d’iPod. Apple va pouvoir devenir l’entreprise la plus puissante du monde. 😁

Pour mettre fin à la domination d’Apple sur le marché de la musique, les maisons de disques ont été obligées d’accepter la fin de l’encadrement du marché de la musique en ligne par les DRM. ✊

Les majors du disque, habituées à vendre peu mais cher, ont dû apprendre à gagner moins sur des volumes nettement plus importants.

Ainsi, les solutions de streaming ont la route dégagée pour pouvoir proposer une nouvelle façon de consommer de la musique et la consommation de musique « Pirate » va s’écrouler au profit d’une consommation libre sous forme de streaming légal.

La fin du piratage dans l’industrie de la musique ayant été expliquée, revenons au piratage des films et séries.

Et tout simplement, transposez… Remplacez Napster par MegaUpload et Apple par Netflix… Alors ?

Vous serez certainement d’accord pour dire que le Cartel des films et des séries n’a rien appris de l’histoire de sa grande sœur, qu’il répète les mêmes erreurs qui, inévitablement, conduiront au même résultat.

Alors, en a-t-on fini avec le piratage ?

Après l’ère du piratage, l’âge des contenus accessibles pour tous a commencé !